Vers une gouvernance minière plus juste et transparente en Afrique : enjeux et perspectives
AOÛT 2025
Dr. Didiya Lulu
8/2/20252 min read


Le 6 août prochain, Johannesburg accueillera un forum de haut niveau sur la gouvernance minière en Afrique, coorganisé par le Chatham House Africa Programme et le PNUD. Cet événement hybride réunira décideurs publics, représentants du secteur privé et acteurs de la société civile autour d’un enjeu central : comment transformer les ressources minières du continent en levier de développement durable et équitable ?
Alors que la concurrence mondiale pour les minerais critiques s’intensifie, de nombreux pays africains – comme le Ghana, la Zambie ou la Namibie – revoient actuellement leurs codes miniers, renégocient des contrats ou élaborent des stratégies nationales axées sur la valeur ajoutée locale. La consultation publique en cours sur la loi sud-africaine sur les ressources minérales (MPRDA) et le lancement d’une stratégie nationale sur les minerais critiques illustrent cette dynamique de réforme.
L’ambition est claire : garantir une répartition équitable des bénéfices entre États, investisseurs, entreprises et communautés hôtes. Cela implique de créer un environnement réglementaire stable, transparent et prévisible, capable d’attirer des investissements tout en maximisant les retombées économiques, sociales et industrielles pour les pays producteurs.
Deux sessions clés structureront le forum : un panel ministériel sur les leçons tirées des réformes en cours et une discussion politique sur les mécanismes de gouvernance équitable. Il y sera question de fiscalité minière, de souveraineté nationale, de rôle des entreprises publiques, mais aussi de justice environnementale, de transferts de compétences et d’intégration régionale des chaînes de valeur.
Genève, centre de la gouvernance économique et environnementale mondiale, a toute sa place dans cette conversation. La réflexion sur les régulations, la diligence raisonnable, la transparence des chaînes d’approvisionnement et la lutte contre l’exploitation illicite des ressources – menée au sein de forums comme l’ONU, l’OIT ou le Conseil des droits de l’homme – rejoint pleinement les préoccupations de ce sommet africain.
À l’heure où la transition énergétique mondiale accroît la pression sur les minerais du continent, cette initiative vise à poser les fondations d’un modèle extractif plus juste, durable et souverain. Elle marque aussi une volonté d’affirmer une voix africaine concertée dans la gouvernance mondiale des ressources.
